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Pays de la Loire. 50 entreprises visées par l'espionnage économique

Un vol d’ordinateur stratégique dans le train ou une cyber attaque. Les entreprises régionales n’échappent pas aux attaques d’intelligence économique. Industrie navale et labo de recherche en tête. (un article de Élisabeth BUREAU - Ouest France)


Des attaques variées mais ciblées
Récemment, un ingénieur d’une entreprise régionale de l’industrie navale s’absente de sa place dans le TGV entre Paris et Nantes. Il revient du wagon bar quand il s’aperçoit que son ordinateur portable a disparu. Le seul à s’être évaporé dans ce compartiment pourtant bien garni en micro-ordinateur professionnel. Pas de doute pour les services d’Olivier Buquen, en charge de l’intelligence économique en France, ce vol avait pour objet les informations ultra-confidentielles enfermées dans cet ordinateur.
Autre exemple ? Plusieurs laboratoires régionaux de recherche ont vu leur système informatique piraté par des cyber attaques. Mais l’offensive peut aussi se loger dans des dénigrements construits de toutes pièces envers des entreprises comme pour cette société dans la filière automobile.
Les Pays de la Loire en huitième position
Jeudi, Olivier Buquen, rencontrait, à Nantes, les sociétés susceptibles d’être au cœur de cette intelligence économique : « Cela veut dire qu’une information sur une activité, un brevet ou un marché devient stratégique soit pour la compétitivité de l’entreprise ou la défense de l’État. »
Chaque année, mille entreprises font l’objet d’attaques dans ce genre sur le territoire. Une cinquantaine se situent en Pays de la Loire. Pas autant que cela : « La région se place en huitième position dans notre classement alors qu’en terme de Produit intérieur brut, elle se trouve en cinquième position », précise Olivier Buquen.
Dans notre région, ces attaques proviennent en priorité des intrusions dites consenties. « Le chercheur, stagiaire ou autre personne qui rentre avec autorisation dans l’entreprise. »
Mais qui en ressort avec des informations top secrets ! Arrivent ensuite les tentatives d’acquisition ou même de rachat par des moyens peu nobles comme le chantage ou tromperies.
Puis les plus traditionnelles attaques informatiques. Sur le podium des activités ciblées : industrie navale, laboratoire de recherche, automobile ou aéronautique.
Les parades aux assauts existent
Pour parer à ces assauts, les services de l’intelligence économique, depuis six ans, planchent sur leurs modes opératoires. « On se rend compte que 80 % d’entre eux peuvent être évités par de simples changements de comportement. »
Première règle d’or : attention aux lieux public, voire même dîner en ville. Discrétion de rigueur dans les conversations toujours et partout. Pour les ordinateurs, adoptez en urgence le filtre de confidentialité pour écran.
Il ne coûte que 10 € et vous êtes ainsi le seul à voir vos infos devant vous. Et, évidemment, vérifier ce que vos stagiaires divulguent dans leurs rapports de stage. Comme contrôler ce que vous leur transmettez ! Olivier Buquen espère voire une nouvelle incrimination inscrite dans la loi : atteinte au secret d’affaires. « Elle nous manque en terme de répression. »

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