En effet, les bonnes raisons d'apprécier la valeur d'une entreprise ne manquent pas : bilan patrimonial global d'un dirigeant, intégrant la propriété de titres, préalablement à une dona-tion ou à une transmission familiale de l'affaire, cession totale ou partielle de cette dernière, ouverture du capital à des investisseurs, politique de croissance externe , etc.
Dans le cas d'une société ayant déjà accédé au marché financier, une telle approche est évi-demment facilitée par la capitalisation boursière même si, depuis Janvier 2005, les nouvelles normes comptables internationales IFRS divisent les analystes sur la notion de "juste valeur"
Pour les entreprises non cotées, de loin les plus nombreuses (95% des entreprises françaises emploient moins de 20 personnes ), l'évaluation est plus délicate, ce qui justifie le fréquent recours à des experts-comptables, ou à des intermédiaires en transmission d'entreprises.
Ces professionnels doivent toutefois faire preuve d'humilité car, en dépit de l'utilisation de diverses méthodes (valeur patrimoniale, valeur de rentabilité, DCF, etc.), une évaluation satis-faisant pleinement l'ensemble des parties concernées demeure rare !
Ce constat n'est d'ailleurs pas étonnant car, même après d'éventuels retraitements, y compris au niveau de l'actif incorporel, les éléments comptables ne sont guère suffisants. Il convient de prendre en compte, également, des éléments tout aussi importants tels que la qualité et le savoir-faire du personnel, l'antériorité et la notoriété de l'entreprise, la conjoncture économi-que générale, l'évolution prévisible de l'affaire dans son secteur d'activité en fonction de ses principales forces et faiblesses, sans oublier, pour les fusions-acquisitions, ' la réactivité du marché.
On mesure ainsi la difficulté de parvenir à un consensus en matière de valorisation. En outre, il est bon de rappeler que les approches réalisées peuvent être contestées par le fisc, d'où l'intérêt de prendre connaissance du guide précité. Vingt-cinq ans après une précédente édition, sur le même thème, ce document est présenté par la DGI comme étant le fruit d'une large consultation et un outil au service tant des contribuables que de l'administration. Il est également précisé que, dans le cadre d'un échange contradictoire, une procédure de rescrit-valeur peut être engagée.
Un additif portant plus particulièrement sur la valorisation des jeunes entreprises innovantes ' entités chères aux Business Angels ! - serait sans aucun doute le bienvenu, car les recettes manquent pour prendre correctement la mesure de ces sociétés à fort potentiel de croissance dont la France a le plus grand besoin.
Chronologie d'une cession réussie
1° - LE MARCHE
Il se vend des entreprises tous les jours, mais c'est une démarche extrêmement confidentielle pour le cédant ; Dès le premier rendez-vous le repreneur doit s'engager par écrit à rester discret (engagement de confidentialité)
Il peut se trouver dans la localisation choisie par le repreneur une entreprise à céder qui corresponde à ses critères de cible ; il saura éventuellement qu'elle a été vendue mais n'aura très probablement pas été averti de sa mise en vente, ceci en raison de la multiplication des intervenants, de l'opacité de l'information et surtout de l'extrême volonté de confidentialité des cédants, et du souci des intermédiaires de garantir leur honoraires de bonne fin.
2° - LES INTERVENANTS
Les différents types d'entreprises à cibler :
Attention aux « faux cédants » ! soit parce qu'ils ont déjà un repreneur dans l'entreprise : ils désirent valider le prix de cession en ayant d'autres offres ; soit ils sont généralement proches de la retraite et font semblant de vendre pour des raisons familiales.
Il se dit que les meilleures entreprises à reprendre sont celles qui ne sont pas à vendre : Un dirigeant qui n'envisage pas de vendre au premier contact peut être amené à céder du jour au lendemain pour de multiples raisons personnelles, Il n'aura pas pris le temps « d'habiller la mariée », il n'aura pas de contact avec d'autres repreneurs...
Pour aboutir il faut être patient : il faut en moyenne compter entre 12 et 18 mois pour trouver une entreprise à reprendre et procéder à son acquisition.
Le marché du rapprochement d'entreprises est atomisé sur le territoire national, le repreneur va devoir faire du "porte à porte".
Les repreneurs
Le repreneur particulier est désavantagé par rapport à un repreneur déjà à la tête d'une structure, le particulier investit ses fonds propres, emprunte, cautionne..., il lui faut un salaire pour faire vivre sa famille et rembourser ses emprunts.
Le repreneur ayant déjà un statut de dirigeant d'entreprise perçoit déjà une rémunération et dispose d'une structure lui offrant un effet de levier financier, avec la possibilité de réaliser des économies d'échelle ; il est donc susceptible de faire surenchère pour acquérir une entreprise.
Les apporteurs de dossiers
Le repreneur doit séduire les intervenants pouvant lui présenter une entreprise à reprendre, s'ils n'ont rien à lui présenter immédiatement ils penseront à lui pour une présentation future ; il doit être précis sur sa présentation, ses motivations, ses axes de recherche, il leur remettra un document concis plutôt qu'une carte de visite ; les intervenants interlocuteurs tiqueront sur les repreneurs se déclarant capables de reprendre tout et n'importe quoi, il faut que les critères de cible du repreneur soient en adéquation avec ses potentiels : financier, technique, formation, localisation...
Les cabinets spécialisés
Il y a beaucoup d'étoiles filantes dans ce secteur, il est nécessaire de sélectionner les professionnels justifiant d'une notoriété, de références et d'une expérience prouvée.
Il faut se méfiez des consultants qui font tout, en vérifiant notamment si ils sont habilités à rédiger des actes juridiques.
Ne pas s'engager en donnant une exclusivité ; le seul engagement que peut solliciter un consultant est un document d'engagement de confidentialité pour le dossier qu'il vous présente (bien vérifier que la prise en charge des honoraires est correctement définie)
Les Chambres de Commerce ou de métiers
Les cédants s'en méfient en raison du manque de confidentialité de certaines structures, par contre les CCI assistent les repreneurs dans le montage financier et peuvent dispenser des aides selon les cas.
Les associations de repreneurs, de cédants, d'anciens élèves d'Ecoles...
CLENAM association des anciens élèves des Arts et Métiers
CRA l'un des plus anciens intervenants du marché (propose des cycles de formation en équipe)
Les banques
Elles ont pour la plupart un service spécialisé pour répondre aux démarches de leurs clients, qu'ils soient cédants ou acquéreurs
Internet
C'est un formidable moyen d'investigation pour se documenter, mais il est nécessaire de savoir « surfer » avec les moteurs de recherche et faire un tri sur les informations collectées (attention aux informations obsolètes et à la dispersion). De nombreux sites proposent des dossiers d'entreprises à céder ou insèrent des annonces (par exemple dans les arts graphiques : www.graphiline.com permet de visualiser des annonces de cédants en direct).
Les conseils
Les conseils coûtent en honoraires, mais nombre de repreneurs ne prennent pas suffisamment conscience des économies ou des erreurs qu'ils évitent.
Avant la signature d'un protocole sous conditions suspensives, le repreneur doit faire intervenir ses conseils :
L'expert comptable du repreneur prendra connaissance des documents et informations collectés par son client pour formuler un avis et des recommandations
L'avocat du repreneur se concertera, avec l'Expert Comptable, puis rédigera le protocole seul ou conjointement avec l'avocat du cédant, il constituera un dossier juridique et fiscal en vue de l'élaboration de l'acte définitif et de ses annexes.
Après la signature du protocole les conseils du repreneur devront procéder conjointement, et avec les conseils du cédant à un audit approfondi juridique, comptable, fiscal et social de l'entreprise à reprendre.
Attention, déontologie oblige, les membres de professions libérales sont peu enclins à répondre à des mailings de recherche d'entreprises à reprendre.
Il faut également intégrer la notion de défiance des conseils du cédant, si leur client cède, ils savent qu'ils perdront probablement des honoraires récurrents ; de plus ces conseils assistent probablement le dirigeant depuis plusieurs années, ils ont légitimement sa confiance, si celui-ci les sollicite pour évaluer l'entreprise ils ne peuvent pas toujours réaliser une évaluation économique ; leurs évaluations sont donc généralement modélisées et surévaluées par rapport au marché, il faut donc être fin stratège ou avoir un bon conseil pour négocier avec le cédant qui se retranche dernière cette évaluation. Ce peut être également le banquier de l'entreprise qui à fait l'évaluation la meilleure aux yeux du cédant.
Le repreneur doit donc impérativement choisir ses propres conseils Expert Comptable et Avocat pour valider une reprise avant le moindre engagement écrit ou la signature d'un protocole ; de plus, à partir du moment où le repreneur devient leur client ils sont susceptibles de lui apporter des dossiers.
1 - INTROSPECTION DU REPRENEUR
Pour se préparer dans sa démarche nous conseillons au repreneur de commencer par une ou plusieurs participations à des manifestations, réunions, formations sur la reprise d'entreprises, il ne faut pas rester seul, il faut un dialogue, des critiques, une confrontation afin d'affiner sa démarche en évitant de faire trop d'erreurs ; Le repreneur doit valider son projet, tester et renforcer ses motivations.
Le repreneur doit se préparer en rédigeant un document présentant son profil personnel, professionnel, son projet d'entreprise, ce document doit le rendre sympathique, susciter des questions, il faut qu'il soit lu et critiquer par d'autres avant sa finalisation. Ce document sera utile aux différents intervenants ainsi qu'aux cédants rencontrés, il permettra de consolider un entretien, et laissera une trace du sérieux de sa démarche. Il faut également rencontrer des repreneurs pour profiter de leurs expériences.
Le repreneur ne doit pas se présenter avec des possibilités éventuelles non construites ; si il lui est possible de fédérer des capitaux (« tour de table ») pour financer sa reprise ; il doit se présenter avec un holding déjà constitué.
S'il envisage de quitter une grande entreprise il doit négocier une action d'essaimage.
2° - PROSPECTER
Le marché étant atomisé sur le territoire national, il va lui falloir faire du "porte à porte", quelques conseils :
Le repreneur devra à la fois préparer et adapter sa stratégie selon la personnalité du dirigeant cédant qu'il rencontre. Il ne s'agit pas de mentir mais de séduire avec ses meilleurs atouts.
Bien souvent le repreneur est en concurrence avec d'autres, il faut donc tenter de se démarquer en intégrant tous les facteurs :
1° HISTORIQUE ET ORGANISATION DE L'ENTREPRISE,
Chaque entreprise est un cas particulier. L'état de son patrimoine, celui de ses marchés, la nature de ses technologies, le profil de ses salariés, et plus généralement son histoire en font une entité spécifique. Il est impératif de cerner cette spécificité comme il est impératif que le repreneur sache si il est capable de les maîtriser.
2° LES CLIENTS
Avant la signature d'un protocole le cédant sera réticent à vous fournir des informations stratégiques, même si vous êtres tenus par un engagement de confidentialité, mais il faut lui faire valoir que pour lui faire une proposition chiffrée vous avez besoin d'un minimum/maximum d'informations :
3° LE PERSONNEL
Il est nécessaire d'obtenir un maximum d'informations sur chaque salarié, et prendre connaissance de la convention collective applicable à l'entreprise :
Autres informations
Dans certaines professions tel le bâtiment il n'y a pas de passif social lié aux départs à la retraite : l'entreprise cotise.
4° LES LOCAUX - INSTALLATIONS - MATERIELS
Equipement informatique
Matériels de production
5° LES ELEMENTS FINANCIERS, JURIDIQUES ET FISCAUX
Procurez-vous le maximum de documents auprès du vendeur et de ses conseils tels que :
Autres informations :
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Si vous détenez le processus d'évaluation du prix demandé par le cédant, comparez-le avec votre propre analyse, et celle de vos conseils.
Analysez les points forts et les points faibles de l'entreprise en termes de politique commerciale, de potentialités de développement. Prenez en compte la situation de l'entreprise dans son environnement, les moyens d'exploitation et la conformité aux normes de sécurité et d'hygiène, le personnel (contrat de travail, savoir-faire, ancienneté), l'activité et la rentabilité de l'entreprise.
Evaluez l'entreprise à partir d'éléments collectés et de l'analyse des points forts et des points faibles. Vous devez ainsi pouvoir apprécier la valeur du fonds. Cependant les techniques d'évaluation sont nombreuses et parfois complexes, c'est pourquoi il est préférable de s'entourer de conseils de spécialistes.
Actuellement la base d'une évaluation d'entreprise se situe dans une fourchette de 3 à 6 fois le résultat net, augmenté de la situation nette corrigée pour une société, sous réserve d'éléments d'exploitation particuliers.
Vérifier l'importance et les modalités de remboursement d'éventuels comptes courants d'associés.
Attention à la référence à des barèmes d'évaluation de fonds de commerce, ce sont généralement des références de base destinés aux notaires pour l'évaluationd'un fonds dans le cadre d'une succession, de même certaines professions ont des " pratiques " pour évaluer leur activité ; le repreneur dit toujours prendre du recul et privilégier l'appréciation de la rentabilité réelle passée, actuelle et future.
INTERCESSIO propose une approche de l'évaluation d'une entreprise sur son site.
On lira également l'article de René Pascal.
Ensuite le repreneur doit chiffrer son projet, c'est une étape indispensable afin de mesurer la vraisemblance de celui-ci. L'étude financière du projet a pour objectif d'évaluer le besoin de financement complémentaire aux fonds propres apportés, nécessaires à payer le prix de cession, les frais accessoires, les droits de mutation (à la charge du repreneur pour acquisition de fonds de commerce, parts sociales, actions), le financement d'éventuels investissements, et assurer le fonds de roulement de l'entreprise.
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Le délai de négociation, de la première rencontre à la signature d'un protocole avant demande de financement, doit se limiter de 2 à 6 mois.
La période de protocole sous conditions suspensives (obtention de prêt, résultat de l'audit) sera de 1 à 3 mois.
Ne pas perdre de temps à négocier si il n'y a pas adéquation de profil.
Le repreneur ne doit pas laissez ses conseils négocier pour lui.
Si le cédant fait de la surenchère ou si il y a plus de 3 candidats à la reprise, bien réfléchir avant de continuer à perdre son votre temps, l'idéal c'est à l'inverse de pouvoir négocier avec deux ou trois cédants.
Obtenir un crédit vendeur dans le cadre de la négociation est un " plus " qui confortera l'organisme de prêt.
A l'issue de la négociation le repreneur peut solliciter le cédant pour être présenté au banquier de l'entreprise, selon les cas la banque de l'entreprise est bien placée pour proposer un financement.
GARANTIES À EXIGER DU CEDANT
La définition et l'étendue des garanties doivent être définies précisément et impérativement avec les conseils du repreneur
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CONTENU DU DOSSIER À CONSTITUER
Cet aide-mémoire recense l'essentiel des informations et des documents nécessaires à la constitution d'un dossier de reprise d'entreprise. Le repreneur doit agir avec tact et diplomatie auprès du cédant qui est soucieux de préserver la confidentialité de sa démarche, le nom de ses clients, de ses fournisseurs, etc... Il faut interpréter ce document interpréter selon l'activité à reprendre,, des éléments supplémentaires pouvant nous être communiqués ou d'autres peuvent être sans objet.
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APCE |
www.apce.com Agence Pour la Création d'Entreprise |
INTERCESSIO |
www.intercessio.fr INTERCESSIO est une filiale du Groupe de journaux d'annonces légales LES PETITES AFFICHES et de BNP PARIBAS, éditeur de REPRENEUR, FRANCHISE MAGAZINE, ICF COMMERCE... |
CLENAM |
www.arts-et-metiers.asso.fr Club Entreprises Arts et Métiers |
CRA |
www.cra-asso.org Cédants & Repreneurs d'Affaires |
Service-Public |
www.service-public.fr/pro/theme/creation.html Les liens vers les services en ligne, les adresses utiles et une sélection de questions/réponses |
Transcommerce-Transartisanat |
www.transcommerce.com Ce site des CCI propose des guides pour la reprise et la transmission d'entreprise, et de nombreux conseils. |
CJD |
www.cjd.net Centre des Jeunes Dirigeants d'entreprise. Ce site présente les grands évènements, les dossiers brûlants et les propositions en matière de création d'entreprise. |
Act in Business |
www.actinbusiness.com |
Reprendre & Transmettre |
www.acquisition-cession.com Un magazine de petites annonces consultables en ligne. |
ASPAF |
www.ajinfo.org Syndicat des administrateurs judiciaires : propose une liste d'entreprises en difficulté qui cherchent un repreneur. |
BNOA |
www.bnoa.net Bourse Nationale d'Opportunités Artisanales) : des offres qui ont été étudiées par une chambre des métiers. |
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La transmission d'entreprise en pratique10 leçons pour réussir une cession de PME et 225 cas analysés
Gilles Lecointre
Gualino Prix public : 29,00 ¤
Créer ou reprendre une entreprise
Méthodologie et guide pratique
/ APCE / 15ème édition / 2002 / 660 pages / 51 ¤
Transmission d'entreprise
Pascal le Guern, Georges Margossian
Ed. Jacob-Duvernet, 2002
120 p., 7,13 euros
De la recherche d'opportunités aux méthodes de financement, toutes les pistes pour une transmission réussie.
Guide pratique pour reprendre une entreprise
Jean-Marc Tariant
Ed. D'Organisations, 2002
464 p. - 34,20 euros
Ce guide pratique donne les clés de la réussite d'un projet de reprise d'une entreprise saine par une personne physique en fournissant aux repreneurs et à leurs conseils le moyen de valider et d'optimiser leur projet à chacune de ses étapes.
Le guide pratique du repreneur d'entreprise
E3C Editions Finance Conseil 2000, 37 euros ; Chaque sujet est traité sous la forme d'un schéma clair qui facilite la compréhension, de commentaires pratiques et conseils à utiliser quotidiennement et propose questions et évaluations qui vous guident dans vos démarches et alimentent la réflexion.
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Le Club tient à remercier l'auteur de ce dossier, Francis Lechat du cabinet KONTAKT CONSEIL BUSINESS